mercredi 12 décembre 2007

L'AVENIR DE LA SEXUALITÉ

D'éminents experts de la prospective se sont penchés sur l'évolution prévisible de nos mœurs sexuelles. Interfaces haptiques et univers virtuels s'apprêtent, disent-ils, à modifier nos comportements les plus intimes.

Le Club d’Amsterdam, le think tank hollandais consacré à la prospective, dans le cadre de son cycle de conférence mensuel, s’intéresse à l’avenir de la sexualité. Parmi les questions qui ont été abordées : l’évolution des valeurs morales, des relations sociales, et de la sexualité en tant que telle. Il est bien connu que la sexualité et les nouvelles technologies ont toujours fait bon ménage : l’industrie du porno a été l’une des premières à prendre pied sur Internet où elle est toujours l’une des plus développée.

Et d’énumérer en guise de données à retenir : l’explosion du marché des objets sexuels, la fin du tabou de la sexualité des personnes âgées dans un monde vieillissant, les nouvelles formes de la pornographie en ligne incarnée aujourd’hui par Second Life qui permet de vivre une grande diversité de fantasmes virtuels pour les partager avec de vraies personnes, ou le développement de la “sexualité médiatée”, c’est-à-dire la sexualité augmentée par un média.

Pour le prospectiviste Michael Anissimov, les interfaces haptiques sont appelées à considérablement transformer la sexualité, notamment quand elles couvriront le corps entier… Une sexualité appelée à être demain non seulement haptique, c’est-à-dire stimulée par le toucher distant, mais peut-être et surtout différente de celle que nous connaissons : le contrôle direct du cerveau signifie que “la masturbation demain sera plus directe que les méthodes manuelles d’aujourd’hui”.
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@futura-sciences

L'HOMME ÉVOLUE DE PLUS EN PLUS VITE

En analysant les variations du génome humain au cours des 50.000 dernières années, des chercheurs ont constaté que la sélection naturelle a accéléré l’évolution génétique de l’espèce humaine. L’étude, dirigée par le biochimiste Robert Moyzis, de l’Université d’Irvine (Etats-Unis) et l’anthropologue John Hawks de l’Université du Wisconsin, a été publiée mardi dans la revue scientifique PNAS.

1.800 gènes sélectionnés

A l’aide de la base génétique HapMap - qui recense les variations du génome humain- Moyzis a identifié 1.800 gènes qui, selon lui et son équipe, ont été particulièrement soumis à la sélection naturelle en raison de leur importance adaptative. Comme par exemple le gène qui permet de digérer le lait de vache. En retraçant l’histoire des mutations subies par ces gènes, les chercheurs se sont aperçus que leur évolution s’était considérablement accélérée il y a 40.000 ans.


Plus de population, plus de variation

D’après les chercheurs, cette accélération s’explique tout d’abord par l’accroissement de population qu’a connu l’espèce Homo Sapiens après sa sortie du berceau africain, il y a plus de 50.000 ans: la multiplication des individus a permis une multiplication des mutations. Ensuite, en se disséminant en Asie et en Europe, nos ancêtres ont du s’adapter à de nouveaux écosystèmes: cette pression sélective accrue a accéléré leur évolution.

Sélection culturelle

Les scientifiques relèvent également que, contrairement à ce qu’on pensait jusque là, l’apparition des cultures et des traditions humaines n’a pas gelé mais accéléré l’évolution génétique. En fait, la culture et la civilisation ne soustraient que partiellement l’espèce à la sélection naturelle, et elles ne la préservent pas de la sélection sexuelle.

En attendant l’homme nouveau

On peut alors se demander si cette évolution accélérée ne va pas conduire à l’apparition d’une ou plusieurs nouvelles espèces humaines. « Je ne crois pas qu’une nouvelle espèce humaine puisse voir le jour, tout simplement parce plus aucune population humaine ne peut s’isoler [ce qui est une condition nécessaire à l’apparition d’une nouvelle espèce]» nous a confié John Hawks «mais je pense qu’à l’avenir, les changements biologiques les plus importants que connaîtra l’homme proviendront du génie génétique et non de la sélection naturelle- les parents choisiront comment ils veulent modifier leur descendance. Ce qui risque de rendre notre évolution encore plus imprévisible».
@20minutes.fr